Vous avez dit….« Dette de Sommeil » ?
Pourquoi dort -on ? La réponse paraît limpide : on dort pour récupérer !
L’organisation et les fonctions du sommeil s’intègrent dans l’évolution des espèces, de la cellule à l’homme. Avec l’apparition du système nerveux primitif apparaît la fonction “sommeil”.
Lorsque l’organisme est en phase de “repos”, les connexions neuronales se réorganisent, ce qui lui permet de s’adapter à son environnement.
Le sommeil possède plusieurs fonctions particulières, indissociables de l’état de veille et mettant en jeu de nombreux mécanismes physiologiques : sécrétions hormonales, régénération cellulaire (peau, muscle…), mémorisation etc.
Dormir permet ainsi une récupération physique, psychologique et intellectuelle. Nous passons d’ailleurs en moyenne 1/3 de notre vie à dormir !
Mais le sommeil ne joue pas uniquement un rôle de récupération. La qualité ou la quantité de sommeil peut jouer sur nos différentes facultés :
- Cognitives : cela peut se manifester sous forme de somnolence, d’une baisse de la concentration, des troubles de l’humeur, une altération de notre jugement, voire une perception accrue de la douleur…
- Immunitaires : par exemple, un risque d’infections récurrentes
- Organiques : le manque de sommeil est lié à une augmentation des troubles cardio-vasculaires, risque d’AVC, le diabète, la prise de poids et l’hypertension
Autant dire qu’un sommeil insuffisant ou de mauvaise qualité peut avoir des répercussions importantes sur notre santé.
Des chiffres alarmants
L’enquête menée en 2023 par l’ISV MGEN révèle des chiffres préoccupants :
– 42 % des personnes interrogés déclarent souffrir d’au moins un trouble du sommeil (insomnies, troubles du rythme.)
Le temps de sommeil est toujours court en semaine : 6 h 58
Entre 2019 et 2023, nous sommes passés de
- 8 h 14 de sommeil par jour à 7 h 40 (le week-end)
- de 9% à 35 % de personnes indiquant souffrir d’insomnies
- de 8 % à 36 % de personnes indiquant prendre des médicaments pour dormir
Cette augmentation des troubles et cette baisse du temps de sommeil sont inquiétantes car comme nous l’évoquions, une mauvaise qualité ou quantité de sommeil est associée à une détérioration de la santé sur le plan physique et psychique : difficultés d’apprentissage et de mémorisation, troubles de l’humeur, prise de poids, diabète, infections, maladies cardio-vasculaires…
Et ces effets délétères s’accentuent si nous accumulons une « dette de sommeil ».
La dette de sommeil
Pour l’expliquer simplement, la dette de sommeil correspond à un manque de sommeil chronique. Ce terme de « dette » représente l’effet cumulé du manque de sommeil. On parle de « dette de sommeil chronique » quand il s’agit d’une réduction du temps de sommeil (1 à 2 heures par nuit) cumulée sur plusieurs jours ou plusieurs semaines. Ces heures perdues s’accumulent au fil des jours et constituent une « dette de sommeil » pour notre organisme.
Celle-ci peut être volontaire, suite à des contraintes professionnelles, familiales, une vie sociale intense ou une trop grande connectivité, ou être subie suite à des troubles du rythme du sommeil voire de l’insomnie. Le changement d’heure peut, lui aussi, avoir un impact sur notre horloge biologique et entraîner des troubles du sommeil….
Bien évidemment, cette dette de fatigue a des répercussions néfastes sur notre santé physique mais aussi psychique.
Sommeil et santé mentale
Si l’on se focalise plus particulièrement sur le rôle du sommeil dans la santé mentale, on s’aperçoit qu’une problématique de sommeil peut nous faire tomber dans un cercle vicieux : problème de sommeil, fatigue, baisse de moral, donc problème de sommeil…. En sommes, le sommeil influence notre santé mentale…et inversement.
Le manque de sommeil joue également un rôle important sur l’irritabilité, la gestion des émotions. Il est aussi un indicateur d’alerte pertinent dans le syndrome d’épuisement professionnel ou burn-out.
Sommeil, santé mentale et… écologie
L’éco-anxiété est aussi impliquée dans la hausse de l’insomnie chez les jeunes adultes car ils ont besoin de pouvoir se projeter dans l’avenir. Leur inquiétude face au dérèglement climatique et à la perte de la biodiversité engendre souvent de pair, un sommeil de moindre qualité avec des cauchemars fréquents ou des réveils nocturnes.
Quelques bonnes habitudes à mettre en place
Selon l’Institut Sommeil Vigilance, plusieurs bonnes habitudes peuvent être mises en place pour favoriser le sommeil d’un point de vue quantitatif et qualitatif :
- Une température à 18° max dans la chambre
- Avoir une activité physique régulière (mais pas le soir)
- Pas d’alcool ni d’excitant le soir
- Eteindre ses écrans 1 à 2 heure avant le coucher
- Être régulier dans ses horaires de coucher et de lever, même le week-end
- S’exposer à la lumière du jour
- Respecter SON propre rythme et SON besoin de sommeil
Chez Shem’s, nous savons d’expérience que le sommeil est un élément clé à surveiller pour ne pas sombrer dans l’épuisement. Nous rappelons dans toutes nos formations qu’il faut veiller à récupérer sa dette de fatigue en ayant un sommeil suffisant et de bonne qualité. C’est d’ailleurs l’un des 7 leviers de notre Méthode Shem’s pour prévenir l’épuisement.
Si vous souffrez de fatigue chronique ou pensez avoir une dette de sommeil, réalisez dès maintenant votre bilan personnalisé, véritable état des lieux de vos indicateurs d’alerte !
Pour plus d’infos sur le sommeil, nous vous conseillons de lire l’article de l’institut du sommeil et de la vigilance en cliquant ici.