Focus sur la santé des femmes.
Si les femmes ont globalement des habitudes de vie plus saines (moins de tabagisme, moins de consommation d’alcool et de meilleures habitudes alimentaires), il n‘en demeure pas moins que leur santé physique et mentale est moins bonne que celle des hommes.
Des femmes plus sujettes à la dépression et aux troubles anxieux
Au niveau de la santé mentale, un rapport parlementaire de juillet 2023¹ indique que les femmes sont 2 fois plus touchées par la dépression et 3 fois plus touchées par les troubles anxieux. D’après le Baromètre de Santé au Travail d’Humanis publié en septembre 2023, 44 % des femmes salariées se déclarent en mauvais état de santé psychologique (contre 32 % pour les hommes) et 55 % souffrent de troubles psychologiques.
Ceci peut s’expliquer par la multiplicité des facteurs déclencheurs ou aggravants : une plus grande précarité dans l’emploi, le harcèlement sexuel ou sexiste, les contraintes liées à la maternité et bien évidemment, dans la sphère privée, le poids de la charge mentale !
La charge mentale, c’est tout le travail « invisible » réalisé pour que la vie quotidienne puisse suivre son cours. Elle sollicite en permanence les capacités cognitives et émotionnelles des femmes. Il s’agit par exemples d’anticiper les besoins de la famille, de trouver des solutions aux problématiques des enfants, de prendre des décisions… Or les effets de cette charge mentale sur la santé physique et mentale des femmes sont très importants : stress, troubles anxieux, insomnies… voire même dépression ou burn-out, dans les cas les plus sévères.
La souffrance physique et mentale liée au travail
Le travail est un lieu souvent défavorable à la santé psychique et physique des femmes : la souffrance psychique en lien avec le travail est 2 fois plus élevée chez les femmes et 3 femmes sur 5 déclarent avoir des douleurs liées aux troubles musculo squelettiques ².
Dans son livre le 2ème corps, Karen Messing, généticienne, ergonome et professeure émérite à l’Université du Québec, souligne le manque d’adaptation du monde du travail aux corps et aux vies des femmes, ce qui nuit à leur santé.
En voici quelques exemples : outils non adaptés à leurs spécificités physiques (taille, force…), absence de prise en compte des contraintes familiales, répartition du travail encore trop genrée, maladies professionnelles moins reconnues…
Il y a encore bien souvent une prise en charge inadaptée et insuffisante pour cause de méconnaissance des spécificités du genre.
Une mauvaise prise en charge de la santé des femmes
Cette mauvaise prise en charge peut s’expliquer, entre-autres, par une plus grande attention accordée aux hommes au niveau de la recherche médicale et des traitements, sachant que la référence reste encore le corps masculin et que les spécificités des femmes sont trop souvent négligées.
En 2020, seulement 1% de la recherche et de l’innovation en matière de soins de santé a été investi dans des pathologies spécifiques aux femmes (au-delà de l’oncologie) ³.
Par ailleurs, les maux des femmes sont souvent sous-estimés par les médecins, celles-ci étant considérées comme trop émotives, irrationnelles voire hystériques. D’où de mauvais diagnostics et donc de mauvaises prises en charge.
Comment faire reculer les inégalités ?
Quelques pistes sont évoquées dans le rapport parlementaire de juillet 2023 pour une meilleure prise en charge de la santé des femmes :
– Déconstruire les stéréotypes et lutter contre les inégalités
– Former les professionnels de santé aux spécificités féminines
– Sensibiliser le public
– Favoriser la prévention
Ce dernier point nous semble particulièrement important : pour nous, la prévention et la sensibilisation sont essentiels pour faire reculer les inégalités !
Chez Shem’s, nous constatons nous aussi, dans nos différents accompagnements, que les femmes sont plus impactées par le risque d’épuisement, notamment du fait d’une charge mentale plus élevée et d’une plus grande difficulté à poser des limites.
Nous nous attachons à prendre en compte les spécificités des femmes dans tous nos accompagnements mais aussi dans notre formation dédiée aux professionnels de l’accompagnement.
Sources :
¹ disponible sur senat.fr
² source : site Santé Publique France
³ rapport du McKinsey Health Institute présenté à Davos en janvier 2024
Pour savoir où vous en êtes :